Plant in progress
On connaît mal l'histoire de l'orchidée qui trône (le mot est un peu fort, mais croupit ne lui ferait pas plaisir) à la diathèque depuis un an et demi. Elle n'a pas l'air bien gaillarde, on vous l'accorde volontiers, mais c'est oublier qu'elle fut laissée pour morte dans un caniveau bureau d'enseignant·e, affectant la forme (l'orchidée, pas l'enseignant·e) d'un petit tas de feuilles mortes. C'était pas joli à voir, et pourtant j'en ai vu, des plantes mortes, christi.
L'amateur de plantes vertes souffre parfois de méconsidération auprès d'une partie de la société. On ricana de voir le diathécaire bichonner sa bouture à coups de bains, de vaporisation et de paroles attentionnées, alors qu'on eût trouvé pire chou qu'il bouturât son bichon, un chaton ou un lapinou, mais que voulez-vous, le monde est ainsi fait.
Du temps passa. Passablement. La morte stagnait. Timidement elle poussait parfois une feuille, poussivement, avec effort. Vie et subséquemment espoir. Le diathécaire cultivait candidement son jardin. On ricanait moins, par lassitude.
Et paf. La semaine dernière, l'autre, là, elle se décide enfin; elle nous fait une tige. Fin novembre. Une rebelle, je vous dit. Une résurrection, ça vous forge la caractère; ça vous incite à l'ascension — y aurait des précédents. Donc voici:
Alors pour célébrer le Printemps, célébrer la Vie, l'Amour, les Plantes Vertes et le Frémissement de la Sève, je lance un concours exclusif et exigeant (les prix sont encore à déterminer). La question est simple:
– De quelle couleur seront les fleurs de l'orchidée? (personne ne le sait)
Question subsidiaire:
– Quel jour la première fleur fleurira-t-elle? (la photo donne l'état de la chose au 2 décembre 2011)
L'orchidée est consultable aux heures de bureau et sur rendez-vous.