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Sages comme des images
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18 octobre 2010

Coeurs de section

Lundi 18 octobre, 9 heures du (lundi) matin. L'estomac, replié comme un accordéon, entame lentement le long processus qui le mènera à étirer ses anneaux jusqu'à oser entrevoir l'idée d'ingérer quelque chose, un pain au chocolat, un verre d'eau, un café peut-être, si l'animal est fit.

Mais quelle est cette odeur qui insidieusement se répand dans les viscères de l'Anthropole? Quelle suavité vaguement écoeurante, quelle rebouilleuse matutinale? Un homme fait irruption dans la diathèque, porteur d'une nouvelle qui confirme mes sens: un individu parcourt le bâtiment, porteur d'un gros sac d'où il tire, pour les déposer, tantôt sur une table, tantôt sur une marche d'escalier, des coeurs. Des coeurs de boeuf. Des vrais. Des gros. Des saignants.

On vérifie et en effet ils sont là, posés placidement çà et là, pareils à de petits extraterrestres sages attendant leur heure, taquins et lourds comme des outres.

Le poseur d'entrailles prétend être un artiste à la solde de la section, menant sa basse besogne pour les besoins conceptuels d'un concept. Il le dit à qui veut l'entendre. De fait, c'est sur nous que marche l'escouade sanitaro-conciergesque, fourbissant pieux à pinces et sacs de plastique.

La question est sur toutes les lèvres (le coeur aussi): qui? Un antiviandiste amateur? un étudiant éconduit? un déstockage aux abattoirs? une hécatombe de chagrins d'amour bovidés? un spectateur choqué par l'actuelle exposition du Cabanon, montrant notamment un usage tout à fait anticonformiste et lascif de la fondue au fromage?

On ouvre la fenêtre. On n'évacue dès lors pas tout à fait l'impression de travailler dans une chambre froide.

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Commentaires
A
Ça l'était. Encore une histoire qui finit en eau de boudin.
C
mmmh... est-ce que ça sera respirable demain matin?... :-/
Sages comme des images
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